Je vous propose de vous familiariser avec des concept liés au spécisme, une première approche concise mais indispensable pour ceux qui ne connaissent pas encore le sujet. D’autres argumentations et informations viendront compléter cette présentation.
Définitions :
Spécisme
Larousse : pas d’entrée.
Wikipédia : Discrimination basée sur l’espèce, qui fait de l’espèce en soi un critère moral pour déterminer la manière dont un être doit être traité.
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Abolitionnisme
Larousse : Attitude, doctrine de ceux qui demandent l’abolition d’une loi, d’une coutume, en particulier de l’esclavage et de la peine de mort.
Wikipédia : L’abolitionnisme est un courant de pensée qui émerge dans le dernier tiers du XVIIIe siècle dans le monde occidental et vise la suppression de l’esclavage. Par extension, on utilise le terme pour tous les mouvements qui cherchent la suppression d’une tradition, d’une institution ou d’une loi. On parle par exemple de l’abolition de la peine de mort, de la torture, du travail, des privilèges, des prisons, de la prostitution.
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Anti-spécisme & abolitionnisme :
Il n’existe pas à ce jour de définition officielle de l’anti-spécisme (quelques infos et liens sur Wikipédia), mais vous aurez compris qu’il s’agit de rejeter la notion de spécisme considérée comme une grave discrimination au même titre que le racisme. De plus, considérant l’exploitation animale par les êtres humains comme de l’esclavagisme, l’abolitionnisme vise l’affranchissement de tous les animaux.
La pensée abolitionniste anti-spécisme n’accepte pas que des êtres soient considérés comme des propriétés. Tout comme le combat contre l’esclavagisme à l’époque de la traite des Noirs, cette lutte vise à libérer de la maltraitance et de toute exploitation tous les animaux en leur reconnaissant des droits comparables à ceux déjà admis pour l’espèce humaine.
Le véganisme est un engagement majeur en faveur de cette philosophie.
Anti-spécisme & anti-humanisme :
Les personnes évoquant l’anti-spécisme sont souvent taxées d’anti-humanistes, cette critique naïve me parait venir d’une vision particulièrement simpliste des choses.
Pour ma part, il est vrai que je ne reste pas focalisée sur l’humain, pour moi ses besoins ne sont pas plus importants que ceux des autres animaux, de la planète qui les accueille, ou de l’univers qui les entoure, d’autant plus que ces besoins sont souvent aberrants et liés à l’économie ou la culture, notions qu’il a inventé et auxquelles il s’est assujetti.
Pour autant, considérant l’être humain comme je considère tout les autres êtres, je lui reconnais aussi des droits inaliénables et me bats également pour sa liberté. Je pense en fait que si l’on respectait davantage les êtres indépendamment de leur espèce, nous serions plus aptes à nous respecter nous-mêmes.
***
Entre nous :
Êtes-vous familier avec les notions résumées dans cet article?
Avez-vous des informations à apporter afin de compléter ou nuancer ces définitions?
Que pensez-vous de l’idéologie qui refuse le spécisme et de l’abolitionnisme?
Babette says
Très intéressant comme article. Les notions de spécisme et d’abolitionnisme (et les anti-) me sont familières, mais disons que je ne pourrais pas discourir à leur sujet! On pourrait dire que je suis abolitionniste, mais je crois que l’abolition de l’exploitation ne pourra se faire que progressivement. Et bien sûr je suis antispéciste.
marie- says
Bonjour Pigut,je laisserai mon commentaire plus tard,en attendant je livre ce lien;http://www.gaia.be/fra/control.php?&topgroupname=&groupname=droits_des_animeaux2
M. Screugneugneu says
Merci Marie pour ce lien qui résume bien la situation actuelle.
Personnellement, ce que j’en pense c’est que dans une société acceptant l’exploitation animale, il serait logique d’accepter l’exploitation humaine selon les mêmes conditions. C’est d’ailleurs peut-être ce qui se passe de manière à peine déguisée finalement, quand on regarde bien le fonctionnement actuel du travail et de la société de consommation. Nous ne sommes réellement que des vaches à lait. La libération de l’être humain ne pourrait se faire, au fond, que si on se donnait déjà le mal de prendre conscience de la manière dont sont vraiment traîtés les autres animaux, afin de pouvoir appréhender la situation presque aussi désastreuse dans laquelle nous sommes nous aussi.
Liline says
Ah HA !
Il y A donc un mot pour toutes ces idées. Détail marrant, ce n’est qu’après avoir lu pas mal de choses sur le sujet, que deux minutes plus tard je lis ton article ^^
Je partage la conviction que nous sommes tous locataires de la même planète, que l’humain a certes développé sa forme d’intelligence mais que cette dernière, hélas, est trop centrée sur elle-même et n’accorde pas aux intelligences extra-humaines la valeur qu’elles doivent avoir. Ce qui légitimise les mauvais traitements de l’exploitation (une autre forme d’élevage est possible ! Mais y’en n’aura pas autant, pour tout le monde).
Bref, commentaire en vitesse, désolée, ce sujet est beaucoup trop important pour être pris à la légère, mes excuses 🙁 …
PS > à quand une nouvelle recette ou astuce culinaire 😉 ?
Bz
PIGUT says
Ahhh les recettes te plaisent, merci!
Donc, les nouvelles recettes, c’est bientôt, tout bientôt, patience, Pigut aime varier les sujets!
marie- says
.Le monde actuel est dirigé par les industriels et leurs actionnaires(banque,pharmaçie,armement,agro-alimentaire,petrole etec…..)Les citoyens de ce monde qui sont peu ou prou eduqués sont des « outils » au service de cette oligarchie capitaliste « on les prend,on les jette ».Nous n’entendons jamais « la ligue des droits de l’homme »faire état de ce problème grandissant des hommes exploités!!!Alors, l’exploitation animale……mais je reste optimiste des mouvements naissent ici et là et font campagne.Gaia Belgique a gagné un proces pour mauvais traitements dans des abattoirs il y a quelques années,cela faisait la une des JT. Perso,ai 3fois 20ans,fille d’agriculteur,ma mère m’a expliqué que chaque fois qu’une vache devait « mettre bat » ,elle n’en dormait pas la nuit pcqu’elle avait vu leur souffrance.CEs vaches subissaient l’insimination artificielle pour donner des gros veaux qui se vendaient a prix d’or. Merçi Pigut pour les réflexions que vous nous imposez et surtout CONTINUEZ
Pauline says
J’ai toujours eu le sentiment de faire partie d’un « tout » avec les autres êtres vivants. Je ne sais pas d’où ça vient. Rien à voir avec le végéta*isme que j’ai découvert beaucoup plus tard.
Ca me fait sourire quand on dit que notre planète est « menacé ». En fait, c’est une seule espèce – la nôtre – qui est menacée, et on pourrait argumenter que c’est tant mieux pour la planète. La nature reprendra rapidement le dessus si les humains venaient à disparaître…
M. Screugneugneu says
Je suis entièrement d’accord avec toi Pauline. Notre planète n’est pas menacée, tout au plus le sont notre confort de vie et nos sacro-saintes habitudes. Je nuancerais cependant en ajoutant que les activités humaines (dont la consommation de produits animaux) déciment de nombreuses espèces sauvages (végétales et animales) et donc atténuent fortement la biodiversité, ce que je trouve dommage…
Mais si on se positionne à l’échelle de la planète, effectivement la biodiversité reprendrait rapidement ses droits si l’homme venait à disparaître, ou tout simplement s’il devenait… raisonnable! Je sais, quelle utopie…
Il y a eu un reportage intéressant sur ARTE qui montrait à quel point la faune et la flore avaient repris le dessus dans la « zone interdite » de Tchernobyl, indépendamment de la radioactivité qui y est toujours présente. Très intéressant, et rassurant quand à la force de la nature dans sa globalité. Voir ici : http://www.arte.tv/fr/3183232.html
Pauline says
Hé oui, la peur marche parfois là où la raison avance difficilement…
A propos des animaux, je recommande vivement la lecture du nouveau magazine « Regard Animal », offert avec le dernier numéro de « Veg Mag ». Des articles très intéressants sur les relations entre l’Homme (que je persiste à appeler l’Humain) et les animaux.
PIGUT says
Merci pour ce conseil!
PIGUT says
Je te rejoinds, j’ai pour ma part toujours eu ce sentiment de faire partie d’un tout avec l’univers.
Je pense aussi que la planète s’en sortira très bien avec ou sans nous et même malgré nous.
La majorité des êtres humains s’occupent avec beaucoup d’ardeur de couper la branche sur laquelle ils sont assis. C’est navrant, mais pas si grave. Parce contre, je n’aime pas l’idée qu’ils emportent d’autres êtres dans leur propre chute. De plus, mon respect pour la nature en général me pousse à défendre avec ferveur l’écologie.
Ciorane la pauvresse says
Pour ma part, je pense que le problème de l’antispécisme, ce sont … les antispécistes. A une période de ma vie, je fréquentais des anarchistes et, dans la mouvance, j’ai rencontré des antispécistes militants. Eh bien, ça ne donne pas très envie.
L’idée de base est séduisante mais, dans les faits, comme nombre d’idéologies extrémistes, le mouvement risque d’attirer des gens paumés qui suivent Paul comme ils suivraient Pierre, des gens qui en profitent pour jouer les gourous d’opérette et surtout, des militants qui ont tendance à mépriser ceux qui ne les approuvent pas à 100 %, ceux qui ne possèdent pas leur Vérité.
Bien sûr, c’est juste mon expérience perso et je ne généralise pas, il doit y avoir des antispécistes fort sympathiques et méritants. En tous cas, cela m’a fait comprendre qu’on n’a pas obligatoirement besoin de tout intellectualiser, besoin d’une idéologie ou d’une religion pour prendre conscience du droit des animaux. Cela peut être simplement une question de morale humaine individuelle.
A mon niveau, je mange de moins en moins de viande mais, humaine, je reste imparfaite et faillible et donc, je n’arrive pas à virer vegan. Mais je pense qu’un chemin se fait pas à pas et le moindre geste a son importance. Si 2 personnes mangent 2 fois moins de viande chacune, c’est comme si l’une était devenue végétarienne.
Merci à toi d’ouvrir ainsi nos esprit par tes articles denses et fouillés.
M. Screugneugneu says
Salut Ciorane,
Je partage ton avis quand au fait que les idées alternatives peuvent attirer des gens qui vont se proclamer ceci ou cela juste parce que ça fait bien, alors qu’ils n’auront peut-être pas vraiment compris tous les tenants et aboutissants d’un tel choix.
Cependant, je ne suis pas d’accord lorsque tu qualifies l’anti-spécisme d’idéologie extrémiste. C’est-à-dire que dans ma bouche l’extrémisme fait référence à une manière violente, radicale ou aggressive d’imposer un certain point de vue, souvent lui-même le fruit de raccourcis intellectuels (virer les étrangers car ils nous piquent nos boulots, tuer les riches car ils écrasent les pauvres, etc.). L’anti-spécisme demande simplement le respect de tous les êtres et il n’y a justement pas de raison que cela soit se passe dans la violence. Peut-être est-ce une idéologie extrême en ce sens qu’elle diffère de ce que la plupart des personnes pensent par défaut (principalement parce qu’ils n’ont jamais été sensibilisés à la cause, me semble-t-il).
De mon côté, j’en étais exactement au même point que toi dans mon avancée vers le véganisme il y a encore un an, et je tenais le même discours de faillibilité 😉 Surtout, je ne voulais pas me contraindre à quoi que ce soit. Les choses ont évolué naturellement, je dirais qu’une étape en entraîne automatiquement une autre au bout d’un certain temps. Et un beau matin on se réveille écoeuré par le manque de justice de ce monde, et le manque de discernement de la plupart des gens. On franchit encore une étape en réalisant qu’il ne peut pas y avoir de demi-mesure dans le respect qu’on doit aux autres animaux. On tombe sur des blogs, on lit des articles, et on finit par réaliser qu’on n’est pas seuls et que ce mode de pensée s’appelle simplement l’anti-spécisme. Des fois, c’est pratique aussi de pouvoir dire je suis « comme-ci ». Ca permet d’expliquer aux autres ce qu’on pense, c’est un terme facile à comprendre. Comme d’autres se considèrent de droite ou de gauche.
M. Screugneugneu says
Je viens de trouver un texte sympa sur un blog, qui parle justement de la notion d’extrémisme, des différences morales entre végétarisme et véganisme, etc. C’est un texte très nuancé, pas du tout extrémiste.
http://mouvementvegan.over-blog.org/article-le-veganisme-ou-rien-54795901.html
PIGUT says
Merci pour ta réponse!
Je ne saurais dire si les antispécistes sont le problème de l’antispécisme, je n’en connais pas tant que ça (bon, je me connais et je m’apprécie, c’est déjà ça). Ce qui est sûr c’est que les valeurs défendues ici sont plus importantes que les personnes qui les représentent. Ce que je veux dire par là, c’est que peu importe comment vous appelez cette notion, peu importe comment vous la défendez ou non, l’antispécisme est là pour libérer TOUS LES ANIMAUX (l’humain y compris), et pour moi, extrême ou pas, cette idéologie est bien trop essentielles pour être mise à mal parce que quelques personnes ne plaisent pas.
Pour ce qui est de l’extrémisme, le problème avec ce mot est que personne ne semble très bien savoir ce qu’il veut dire. J’ai d’ailleurs fait quelques petites recherches sur le sujet et j’en suis venue à la conclusion que c’est un mot poubelle où l’on fourre tout ce qu’on veut. Mais ce que j’ai tout de même compris c’est que c’est un mot utilisé pour désigner et diaboliser des courants n’allant pas dans le sens de la pensée majoritaire. Ooo oui extrémisme, c’est un mot qui joue sur la peur et qui sous-entend de la violence dans l’esprit des gens.
Le dictionnaire Larousse nous dit « extrémisme – nom masculin (de extrême) * Comportement politique consistant à défendre les positions les plus radicales d’une idéologie ou d’une tendance. » Personnellement je ne fais pas de politique, le combat contre le spécisme se situant bien au delà de toute considération politique. Et puis il y a ce mot radical qui est aussi un fourre-tout, le même dictionnaire nous dit : « radical, radicale, radicaux – adjectif (latin médiéval radicalis, du latin classique radix, -icis, racine)
* Qui appartient à la nature profonde, à l’essence d’un être ou d’une chose : Vice radical d’une constitution.
* Qui présente un caractère absolu, total ou définitif : Une transformation radicale des institutions.
* Se dit d’un genre d’action ou de moyen très énergique, très efficace, dont on use pour combattre quelque chose : Une action radicale contre la fraude. »
On peut dire que l’anti-spécisme est une vision radicale en ce sens qu’elle représente un caractère absolu. L’anti-racisme, l’anti-sexisme, toutes les luttes contre les discriminations sont également radicales, tout comme le sont la lutte contre la faim dans le monde, l’exploitation infantine… Et je pense que c’est une bonne chose, éthiquement, on ne peut pas être un peu contre ces discriminations et maltraitances qui nécessitent d’être refusées en bloc pour éliminer les injustices qu’elles perpetuent.
Bref, je n’ai pas envie de jouer sur les mots, mais je trouve que la pensée anti-spéciste n’est qu’extrêmement différente de la pensée générale actuelle, elle n’a pas le caractère dangeureux que le mot extrême voudrait lui attribuer.
En tout cas je te rejoins lorsque tu dis que l’être humain est faillible, le spécisme environnant en est d’ailleurs une preuve. Avouer sa faillibilité est une chose, mais s’en servir comme d’un bouclier à toute avancée positive n’est pas la solution. Effectivement, chacun doit avancer à son rythme et prendre son propre chemin, pas à pas, mais chacun doit tout même avancer et le plus consciemment possible. Comme toi, je pense que l’on a pas besoin de religion ou d’idéologie pour prendre conscience du droit des animaux, mais je pense que l’on a besoin d’information et d’ouvrir les yeux. Personnellement je n’ai pas besoin de me prouver que l’anti-spécisme est une bonne chose, je n’ai même pas besoin de le nommer, il y a peu je ne connaissais même pas le mot spécisme, mais je savais que je voulais libérer tous les animaux de l’exploitation et ça me suffisait. Seulement pour en parler aux autres, pour leur apporter des renseignement, des idées nouvelles, il faut bien nommer sa façon de penser et l’analyser afin de pouvoir argumenter en sa faveur (car oui, les gens chercheront indubitablement à argumenter). Je n’oblige personne à croire sur parole ce que javance, au contraire, j’exhorte chacun d’entre vous à remettre en question mes dires, à chercher d’autres sources d’informations et à écouter votre conscience. J’engage chaque personne à prendre du recul et à considérer différents points de vue. Malheureusement peu d’individus font cet effort et ils préfèrent s’attacher sans y réfléchir à la pensée majoritaire comme à une bouée de sauvetage… qui ne sauvera pourtant pas grand monde.
Ciorane la pauvresse says
Désolée d’avoir utiliser un terme inadéquat. L’antispécisme n’est pas extrémiste (dans le sens où on entend actuellement ce terme, comme tu le dis, avec un recours à la violence) mais plutôt extrême, à mon sens tout au moins, c’est-à-dire que c’est une idéologie du tout ou rien, du toujours et jamais. Je crains donc que ce discours souvent présenté de manière radical fasse pire que mieux pour convaincre les foules.
Par contre, le lien donné par M.Screugneugneu est vraiment très bien et exprime de manière parfaite, sans « extrémisme » justement, la philosophie de l’antispécisme. Après cela, il n’y a plus qu’à…
Sweet Faery says
Personnellement, je suis plus axée sur le respect des animaux dans le cadre de l’élevage non industriel plutôt que d’imaginer un monde absolument végétalien. Je pense qu’on mange bien évidemment trop de viande par rapport à nos besoins, cela dit, je suis persuadée que l’homme est naturellement omnivore. Il suffit de voir les carences rencontrées lorsque l’on veut passer à une diète végétarienne, ou pire, végétalienne. C’est extrêmement difficile, et parfois irréalisable pour certaines personnes, on ne peut pas le nier. A mes yeux, ce n’est donc pas naturel, pas plus qu’il serait naturel pour une araignée d’arrêter de manger des moucherons. Je pense donc que ces idées, aussi belles soient-elles, ont tout de même quelque chose d’extrémiste dans leur réalisation, dans le sens où elles veulent à tout prix respecter la nature des animaux, sauf celle de l’homme finalement.
L’autre idée qui me chiffonne, c’est celle de propriété. Le but est-il de laisser les animaux vivre leur vie à l’état sauvage ? Parce que si l’on pousse l’idée jusqu’au bout, un enclos délimité pour les vaches est déjà une entr
Sweet Faery says
Oups, bug ! Je disais :
Si l’on pousse l’idée jusqu’au bout, un enclos délimité pour les vaches est déjà une entrave à leur liberté. Et que dire des gens qui ont des animaux de compagnie ! Est-ce mal de ma part d’avoir un chien à la maison et de le promener en laisse ? Je ne cherche pas à ironiser, encore moins à polémiquer, je voudrais juste comprendre la vision du monde des antispécistes, dans un monde réel bien concret, pas juste sur le papier. Tu pourras peut-être m’éclairer 🙂 En tout cas, je trouve aussi que c’est très bien de faire partager ces idées (même si je ne les partage pas toutes), cela ouvre les esprits 🙂
PIGUT says
Merci d’avoir pris la peine d’exposer ton avis et tes interrogations!
Je ne sais pas du tout si l’être humain est par nature végétalien, végétarien, frugivore, omnivore, ou je ne sais quoi d’autre, du reste, personne ne le sait aujourd’hui. La réponse à cette question m’intéresserait parce que je suis curieuse mais elle n’est pas vraiment pertinente ici. L’humain est apte à manger de la viande, mais il peut aussi très bien vivre sans aliments d’origine animale. Je noterai au passage que je serai très étonnée d’apprendre que l’Homme soit équipé d’un métabolisme naturellement prévu pour se nourrir de « junk food » devant la télé.
Pour parler carences, je rappelle que l’Association Américaine de Diététique et de Diététiciens du Canada évalue que « Les régimes végétariens menés de façon appropriée sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies. (…) Une alimentation végétalienne bien planifiée et les autres types d’alimentations végétariennes sont appropriés à toutes les périodes de la vie, y compris la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance et l’adolescence. » Je vous invite à lire la version française de leur rapport ici : http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/PositionAAD.pdf.
Je rappelle que devenir végéta*ien ça n’est pas simplement retirer de son alimentation les produits animaux, mais découvrir une façon différente de se nourrir. Les personnes qui ne comprennent pas ceci s’exposent effectivement à de nombreuses carences, tout comme beaucoup d’omnivores qui ne mangent pas suffisamment varié pour leur santé par exemple. Ce qui peut paraître difficile au départ c’est effectivement l’apprentissage d’une nouvelle cuisine, mais les outils d’information sur les régimes végéta*iens et les blogs culinaires végéta*iens sont aujourd’hui suffisamment présents pour aider dans cette phase que l’on peut appréhender de façon ludique.
Personnellement je ne veux pas à tout prix respecter la nature de quoi que ce soit, car je serai bien en peine de reconnaître la véritable nature de chaque chose. Mais je suis pour laisser la liberté à chaque être (l’être humain y compris) d’aller vers la vie qu’il aura choisi. Je pense que c’est une liberté que nous nous devons de nous offrir et nous devons également le permettre aux autres.
Pour aller plus loin que l’aspect métabolique du sujet, je dirais que selon moi, l’humain a conscience de ses faits et gestes, il est possible pour lui de concevoir l’impact de ses actes. Il est également capable de réaliser ce que les autres animaux endurent lors de leur exploitation et peut par conséquent choisir de ne pas manger de viande et de défendre les animaux afin d’éviter cette souffrance inutile.
Pour passer au sujet de la propriété (quel mot incongru ici), l’idée est bien que les autres animaux ne sont en aucun cas la possession de l’humain et l’objectif est donc de laisser les animaux vivre leur vie à leur manière. Effectivement, sans même pousser l’idée jusqu’au bout, cela signifie pas d’enclos délimité pour les vaches et pas d’animaux spécifiés « de compagnie » pour humains. Les animaux « de compagnie » n’existent aujourd’hui que pour le bien-être de l’humain qui décide de la façon dont ils devront mener leur existence (sur un canapé, dans une cour ou un grand pré, dans un chenil…). Je répète ici que j’estime que nous devrions tous avoir droit de vivre notre vie de la manière qui nous convient et les humains comme les vaches et animaux dits de compagnie devraient pouvoir accéder à cette liberté. Dans un monde réél (pour reprendre ton propos, disons plutôt dans notre monde actuel, ces situations sont difficilement envisageables, mais ça n’est pas impossible dans le futur si nous le voulons, et je le veux.
Je suis contente, en tout cas, d’offrir une vue différente de la vie en général et de la représentation que l’on a des autres animaux en particulier. Faire réfléchir est une mission qui me tient à coeur car j’ai l’impression que c’est une activité en voie de diparition.
Keissa says
AMEN!!
Heureuse que tu aies visité mon blog et que j’ai pu ainsi faire ta connaissance au travers de ton site!
Avec toute ma sympathie
Keissa
Pauline says
Sweet Faery,
On entend parfois les scientifiques polémiquer sur notre aptitude à manger de la viande ou autre chose. Pour moi, cela n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est que la plupart des êtres humains (pas tous, j’en suis consciente) ont le choix de manger ou pas les autres animaux. Ceux qui choisissent de ne pas en manger, ou d’en manger moins, nous sommes tous sur le même chemin… en fait, quelqu’un qui aime la viande et qui décide d’en manger six fois par semaine au lieu de sept fait un plus grand effort que moi qui adore manger végétal.
Comme le dit si joliment Ciorane la pauvresse (voir plus bas) : « un chemin se fait pas à pas et le moindre geste a son importance ».
Il est vrai que manger végétalien en France peut paraître « irréaliste » parfois mais dans beaucoup d’autres pays ça l’est moins. Il suffirait de peu de changement pour que les restos, par exemple, proposent au moins un plat végétalien et ça ne leur coûterait pas plus cher.
Quand aux animaux de compagnie, je soutiens l’idée (l’utopie !) que tous les animaux puissent vivre en liberté même si pour l’instant j’ai beaucoup de mal à envisager une vie sans chats…
PIGUT says
Merci à tout le monde pour ces participations!
Je suis contente de voir que le sujet intéresse même si nous ne sommes pas tous sur la même longueur d’onde, car pour moi la première étape contre le spécisme est de ne pas le taire.
Végébon says
Juste pour ajouter un grain de sel : d’après ce que j’ai pu lire, si on mangeais « traditionnellement », c’est à dire sans épuisement des sols (carence en sélénium apporté par le sol) ni hygiénisme trop fort (carence en vitamine B12 apportée par des micro-organismes), etc… on pourrait manger végétalien et local sans aucun complément alimentaire.
Et je suis bien d’accord pour dire que les animaux de compagnies, même s’ils ont l’air heureux (selon quel critère ?) sont bien dans une situation bizarre. Le livre « Nos amis les humains » est excellent pour s’en rendre compte, je vous le recommande !
Merci pour cet article qui donne lieu à des discussion très intéressantes !
Keissa says
Ca me fait chaud au coeur de découvrir de plus en plus de personnes qui affichent clairement leurs positions sur l’actuelle condition abominable des animaux! J’ai si souvent l’impression d’avoir été « fabriquée » différemment des gens qui m’entourent! J’espère qu’un jour, cette façon de voir les choses sera partagée par la majorité!
mamzelle yaya says
je viens de découvrir ton blog chapeau!!!
eldorado says
Bonsoir,
J’avoue que si j’étais arrivée sur ton site par ce sujet, je serai sûrement partie aussitôt. Je trouve tes sujets très intéressants et tu n’es pas dans le « il faut ou tu dois » mais tu montres qu’il il y a une autre alternative même si je n’y adhère pas à 100%.
Merci tout de même car tes sujets donnent matière à réflexions. Pour le moment, je n’ai pas encore regardé les recettes de cuisine mais cela viendra sûrement;
ottonomé says
bonjour,
sujet oh combien délicat dans notre monde actuel. Je suis végétarienne et je me suis souvent réfugiée (pour ne pas être prise pour une imbécile sentimentale) sous le couvert de je ne mange pas de chair animal, pour limiter mon impact écologique sur cette planète. C’est vrai, mais pas seulement, cela ne fait pas très longtemps que j’ose affirmer que les animaux n’ont rien à faire dans nos « élevages » et que d’autre alternative sont possibles. Je ne suis pas entièrement végan, j’y travaille, je ne consomme plus de lait, plus de yaourt, j’ai juste un problème avec les œufs et le fromage… les premier parce-que je n’arrive pas encore à cuisiner sans (j’y travaille aussi), et les deuxième hum… et bien parce-que j’adore ça mais je me limite au mieux. Quand aux vêtements et chaussure, malheureusement mon budget ne me permet pas d’acheter du 100% végan.
Il y a un livre très intéressant sur l’industrie de la viande que je lis en ce moment c’est : BIDOCHE de Fabrice Nicolino, instructif et cela me conforte dans mes positions.
j’arrête mon blabla, je suis une incorrigible bavarde 🙂
PIGUT says
Au contraire, merci pour ton « blabla »!
pinkshiva says
Bonjour Melle Pigut et Mr Scrogneugneu !
Merci pour ce blog riche…. en tout en fait.
J’ai découverts ces notions il y a peu de temps, en passant le cap du végétarisme et en découvrant le véganisme… tout cela amène à réfléchir et me conforte dans mes choix.
En végétarienne débutante, sur la voie végane…. je me rends compte que ce n’est finalement pas si compliquer que de vivre sans consommer de matières animales… c’est bon pour tous, animaux (humains compris), planète et même pour mon porte-monaie ;).