Dans le cadre des rencontres de Pigut, je vous propose de découvrir Sylvie, Luc et leur fille Laura de l’Oasis Végan’imaux.
Aux commandes de l’Oasis, association végan secourant des animaux victimes de la société, on trouve une famille tout à fait remarquable. Nos premiers échanges ont eu lieu sur internet au travers de forums et par nos sites respectifs. Devenue, inconditionnelle du blog végan de Laura, je suis avec plaisir les nouvelles des animaux de l’Oasis et les articles de réflexion sur le véganisme entrecoupés de recettes et d’idées couture.
Et puis un jour, je lis qu’ils cherchent des bénévoles pour les remplacer quelques week-end par an afin de pouvoir visiter leur famille. Ni une ni deux, Mr. Screugneugneu et moi consultons nos agendas respectifs (hyper chargés bien sûr!) et convenons d’une date pour venir les aider. C’est là que j’ai eu la chance de les rencontrer et de passer quelques jours à l’Oasis qui, croyez-moi, porte vraiment bien son nom!
Je vous invite à faire leur connaissance à votre tour avec cette interview, tout en apprenant davantage sur l’Oasis Végan’imaux.
Pouvez-vous nous présenter votre famille et nous en dire plus sur vous en quelques mots?
Nous sommes une famille avec 4 enfants. Nous habitons en Normandie depuis 4 ans après avoir quitté la région parisienne où nous vivions déjà de manière alternative puisque nous avons pratiqué l’instruction en famille. Les trois grands sont maintenant dans leur vie adulte et ne nous ont pas suivi. Nous sommes végans depuis trois ans. Nous avons la cinquantaine et nous vivons avec notre fille de 16 ans.
Vous avez quitté votre vie citadine pour une existence très différente à la campagne, quels ont été les éléments déclencheurs de cette démarche?
Sylvie : Nous passions la plupart de nos week-end à faire des randonnées et à être en contact avec la nature. Ensuite, nous avons acheté une maison à la campagne pour y venir pendant notre temps libre. Malheureusement nous n’avions pas assez de temps pour concrétiser nos projets.Nous avons donc décider de venir nous installer définitivement à la campagne.
Luc: Une certaine lassitude du travail tel qu’il est aujourd’hui, m’a poussé à penser à une vie en autarcie liée à une simplicité volontaire.
Laura : A l’époque, j’avais 12 ans et ma motivation était qu’en venant habiter à la campagne nous pouvions sauver Mouchki (note : cliquez ici pour en savoir plus sur Mouchki) et vivre avec elle.
Comment avez-vous vécu ce changement de vie? Qu’est ce que cela a changé à votre quotidien et dans vos esprits?
Sylvie et Luc : Il a fallu organiser nos journées très différentes de celles que nous avions en région parisienne. Nous sommes en permanence au contact de la nature.
Laura : J’étais très contente de venir vivre à la campagne et changer de vie était une expérience intéressante. Je vois vraiment le changement quand je retourne en ville, dans un appartement, même si ce n’est que pour quelques jours. Ce que j’adore à la campagne, c’est de pouvoir passer des journées sans voir personne et d’être tranquille dans notre chez-nous, pas de voisins juste à coté. Mais il y a la chasse six mois de l’année et nous vivons au milieu des éleveurs… Se rendre compte de la vérité en direct est important, mais la vivre chaque jour, c’est dur pour le moral.
Vous avez créé l’association L’Oasis Végan’imaux, comment est-elle née? Quels en sont les différents objectifs et fonctions?
Nous avons créé l’Oasis pour protéger les réfugiés que nous avons accueillis. Nous essayons de leur offrir une « belle » vie et sans devoir exploiter d’autres animaux pour les nourrir (ils sont tous végétaliens)
Les deux fonctions principales :
* Protéger nos réfugiés (de manière financière pour subvenir à leurs besoins et bénévole pour les garder durant nos absences)
* Informer sur les droits des animaux et promouvoir le véganisme d’une façon abolitionniste.
Quelle évolution voyez-vous pour l’association et comment peut-on vous y aider?
L’Oasis accueille une quarantaine d’animaux malheureusement nous ne pouvons en accueillir d’autres pour des raisons financières.
Le budget annuel de l’association est d’environ 4000 €.
Aujourd’hui, nous finançons les trois quarts mais c’est de plus en plus difficile pour nous. C’est surtout une aide financière, dons alimentaires, et participation bénévole pendant nos absences qui peuvent beaucoup aider l’association.
Vous avez fait le choix du végétarisme puis du véganisme, qu’est ce qui vous a poussé en ce sens? Comment s’est passée votre « conversion »?
Sylvie et Luc : Laura nous a fait prendre conscience de la souffrance des animaux quand elle avait 9 ans et demi.
Laura : Nous sommes devenus végans fin 2007 lorsque nous avons vraiment pris conscience de l’exploitation animale en voyant les vaches laitières et les veaux séparés de leurs mères dans la ferme bio où nous allions chercher du lait. On a découvert le véganisme en cherchant sur Internet et nous le sommes devenus très rapidement. Pour la réflexion sur la façon de militer etc., cela a pris plus de temps. J’avais arrêté la viande ainsi que le cuir et les produits testés sur animaux 3 ans auparavant.
Changement de rythme de vie, d’alimentation, de milieu, dans vos rapports avec les autres animaux, il semblerait que ce soit toute votre façon d’appréhender la vie qui évolue. La réflexion entraînerait-elle plus de réflexion pour vous? Vers quoi tendez-vous aujourd’hui?
Sylvie et Luc : Etre végan abolitionniste , c’est vivre avec plus de cohérence et après une réflexion sur la société nous tendons vers la simplicité volontaire.
Laura : Oui, je crois que le fait d’être végane avec une approche abolitionniste m’a amené à réfléchir sur plein de choses (par exemple sur les humains).
Quelles ont été les réactions de votre entourage face à ces choix de vie différents?
Sylvie et Luc : Beaucoup d’inquiétudes de nos proches, nous les rassurons en essayant de rester toujours nous-même en accord avec nos idées.
Laura : Il vaut mieux être seul que mal accompagné 🙂
Avez-vous de petits conseils pour ceux qui souhaitent s’orienter vers un mode de vie alternatif?
Luc : Eteignez votre TV et observez la nature !
Laura : … Eteignez votre radio, écoutez les oiseaux 🙂
Plus sérieusement, c’est très simple d’être végan et c’est logique sur tous les points. Et penser aux animaux exploités, tués, est motivant : ce n’est pas possible d’accepter l’exploitation animale quand on en a pris conscience.
Sylvie : Il existe une incompatibilité entre la vie en simplicité volontaire et l’accueil des animaux qui entraînent des dépenses importantes, il faut donc trouver un juste milieu.
Quelles seraient pour vous les clés d’une vie équilibrée et heureuse?
Sylvie et Luc : Ne pas exploiter les humains et les animaux
Laura : Vivre sans exploiter les animaux, être libre en tant qu’humaine (vis à vis de l’état, du travail, des autres…) et faire beaucoup par soi-même.
Quels sont vos voeux et projets à chacun pour l’avenir?
Laura : J’espère que le mouvement abolitionniste va se développer en France et qu’ensemble nous pourrons monter de plus en plus de projets militants pour défendre les animaux. Je suis également en train de réfléchir à un projet pour aider les animaux réfugiés qui sont mal logés et mal soignés dans les chenils des soi-disant « refuges », mais ce ne sera pas pour tout de suite.
Sylvie et Luc : De même, nous espérons un développement du véganisme abolitionniste.
Nous espérons aussi vivre sans les contraintes du capitalisme, que chacun puisse choisir ses méthodes d’instruction.
Nous souhaitons longue vie à l’Oasis et tendre vers une vie en autarcie.
Je partage ces voeux de tout coeur et souhaite également longue vie à l’Oasis! Un grand merci à toute la famille pour avoir répondu à PIGUT.
Longue vie à l’Oasis effectivement. Sylvie, luc et Laura montrent bien qu’être vegan, ce n’est pas qu’une question alimentaire. Cela fait partie d’une réflexion plus générale sur nos rapports avec les animaux (humains compris). Cela fait partie d’un mode de vie, je l’envisage d’ailleurs comme un choix politique. J’espère que Mouchki, au regard si lumineux, souffre moins de son rhumatisme, sinon.
Effectivement être vegan fait parti d’une réflexion plus générale que la « simple » question de l’alimentation (qui reste somme toute très importante).
En plus, comme pour Sylvie, Luc et Laura de l’Oasis, je vis le veganisme comme une ouverture de l’esprit qui pousse à plus de réflexion pour des milliers d’autres sujets de la vie.
Pour ce qui est de Mouchki, je crois qu’elle se sent très bien à l’Oasis… les rhumatismes n’avaient pas l’air de la gêner lorsqu’elle s’est amusée devant moi à chasser les chats qui lui répondaient toutes griffes dehors et poils hérissés!
Vive L’Oasis !!!!! bel endroit !!!!!!!! 🙂 bises bises
je ne me lasse pas de regarder les photos… alors que je les vois tous les jours en vrai hihi!
c’était un plaisir pour nous de répondre à cet interview! 🙂
Malgré que je connais très bien les habitants de l’Oasis (je fais parti des trois grands), j’ai pris plaisir à lire cet interview, avec de si jolie photo, bravo pour le montage ! Juste pour dire que le second grand soutient à 100% sa seurette et ses parents dans leur aventure anarcho-veganiste, et que je suis fière d’eux. Moi je continu ma petite vie de végétarien en ville.
« Eteignez votre TV et observez la nature ! » ca s’est un super conseil et merci pour ce superbe partage !
Merci à vous, merci à Mademoiselle Pigut et Monsieur Screugneugneu.
Répondre à ce reportage a été très enrichissant pour nous, il a fallu nous souvenir, nous remettre en question car depuis 4 ans beaucoup d’aventures, beaucoup d’expériences, et ce n’est pas fini!
Bisous
Et merci à vous de nous avoir laissé partager un petit bout de votre vie! (Et à bientôt j’espère!)
Bravo les Pigut pour cet excellent travail de journalisme et merci pour le soutien de tout le monde !
@ Florent : merci fiston !
C’est super d’avoir ainsi donné un écho supplémentaire à des personnes qui arrivent à vivre leurs convictions au quotidien. Beau travail !
très beau reportage sur une famille exceptionnelle
Une interview hyper intéressante et des photos trop choupimignonnes ! (En tous cas je suis entièrement d’accord avec le « Eteignez votre TV et observez la nature ! »)
Ha ! et sinon ton sites est géniale. Vraiment !
Merci de ta visite sur mon blog 🙂
A TRÈS bientôt !
Très belle entrevue… c’est très touchant. Je vais de ce pas visiter le blog de Laura ! Merci Mlle Pigut pour ces interviews qui viennent compléter ton excellent blog.
Bonjour,
C’est un très joli reportage et c’est bien de pouvoir vivre selon ses convictions.
Avec un peu de retard, bonjour à L’Oasis et caresse à tous les pensionnaires, mention spéciale pour ma petite Daisy 😉
Bonjour Plaisir vegan, il n’est jamais trop tard ! je transmets les caresses sans oublier Daisy !
Bisous de la part de l’Oasis !
A bientôt
J’adhère à 100% à l’état d’esprit de l’Oasis Végan’imaux, que je suis très heureuse d’avoir découvert grâce à cet article. Bravo à tous les trois, car ça demande énormément de courage de faire ce choix, vous êtes une source d’inspiration pour moi.
Par contre, je n’ai pas bien compris, tous vos animaux sont végétaliens, même les carnivores comme les chiens ?? J’ai du mal à comprendre comment, pouvez-vous m’éclairer ?
Merci Lilou pour ton soutien.
Concernant le végétalisme des chiens et chat, j’ai écrit plusieurs articles à ce sujet sur notre site : http://www.oasisveganimaux.org/?article87
Il existe des croquettes végétaliennes (AMI est la meilleure marque) qui sont très bien équilibrées et contiennent tous les nutriments indispensables à la bonne santé des chats/chiens.
N’hésites pas à nous envoyer un mail si tu veux plus d’information.